A la découverte de l'Inde
- Pytheas asso
- 3 avr.
- 4 min de lecture
L’Inde a été pour moi une aventure à la fois extraordinaire et spirituelle. Ce voyage m’a permis de plonger dans une culture à la fois complexe et simple, très différente de la mienne. Durant ce mois passé sur place, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec les habitants et de mieux comprendre les subtilités de ce pays immense. Par Manzana Vallée.
La langue hindi ne comporte ni passé ni futur, tout se vit au présent. Ce qui importe, c’est ce qui se déroule à l’instant même. Quant aux horaires de rendez-vous, ils sont souvent imprévisibles, dépendant du moment.
Itinéraire et découverte de l’Inde
Pendant la saison des récoltes, de fortes pluies s’abattent sur les habitations, provoquant des fissures partout. Même les matériaux imperméabilisants deviennent inefficaces. La pluie nettoie également les routes et les avenues, souvent bordées de poubelles, tout en éliminant la poussière accumulée. Il faut dire que la pollution a un impact majeur sur la vie quotidienne des Indiens. Même les arbres peinent à réduire cette pollution, visible à travers un ciel souvent gris, assombri par des nuages de particules polluantes.
À Delhi, on distingue deux grandes zones : New Delhi, construite par les Anglais, et Old Delhi,. La différence architecturale est flagrante. À New Delhi, les rues sont plus dégagées, bordées d’arbres, et la plupart des habitations sont bien construites, malgré quelques problèmes d’électricité. En revanche, à Old Delhi, les constructions sont précaires. Le gouvernement indien, quant à lui, préfère se concentrer sur New Delhi, délaissant Old Delhi. Il existe également une différence notable au niveau des prix : à New Delhi, la vie est plus chère, tandis qu’à Old Delhi, les coûts restent très bas. À Old Delhi, j’ai eu la chance de rencontrer Sandjou, qui a été mon guide lors de ma découverte de cette partie de la ville. Ancien mendiant et dépendant à la colle à 10 ans, il a saisi l’opportunité de sa vie en se désintoxiquant et en suivant des cours de français et d’anglais pour devenir guide. Son parcours m’a profondément touchée. Je mentionnais cet exemple parce que, malheureusement, d’autres n’ont pas eu la même chance que lui et sont restés dans leur situation actuelle.
Lors de ma visite dans les bidonvilles, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des grands pères qui m’ont expliqué leur métier de laveurs et de tapissiers, qui m’ont fait visiter leur atelier pour me montrer leur méthode de travail. J’ai également eu la chance de rencontrer des grands-mères qui m’ont bénie et m’ont parlé de leurs fils qui partaient en ville pour subvenir aux besoins de leur famille. J’ai établi de véritables connexions avec eux, et ces moments ont été précieux pour moi. Il est difficile de décrire avec de simples mots ce que j’ai ressenti, mais ce voyage m’a profondément marquée. Je suis rentrée en France avec l’envie de faire mieux, d’échanger davantage. J’avais de nombreuses questions en partant, et j’ai réussi à y trouver des réponses. J’avais peur d’être seule et loin de mes proches, mais j’ai fini par apprécier ces moments, ces instants et ces découvertes.

l’Inde vécue, un quotidien bercé par le spirituel
En Inde, la caste est déterminée par la profession, plutôt que par la couleur de peau, et les enfants suivent généralement la même voie que leurs parents, rendant difficile pour eux le choix d’un autre destin. Certains travailleurs vivent directement sur leur lieu de travail. La plupart viennent des zones rurales et se déplacent à Old Delhi pour subvenir aux besoins de leur famille. Ils gagnent en moyenne 200 euros par mois, en économisant autant que possible pour envoyer le reste à leurs proches. La plupart ne retournent voir leur famille qu’une fois par an, ce qui est peu fréquent.
Ce qui les motive, c’est la religion, qui leur donne la force de continuer sans abandonner. Chaque habitation dispose d’un petit temple ouvert à toutes les religions, permettant aux habitants de prier. Des religieux sont également présents pour lire les textes sacrés ou pour les bénir, en appliquant sur leur front une marque rouge ou orange, symbole de force. Pour honorer la religion, les habitants doivent faire des offrandes, qui vont des colliers de fleurs à de la nourriture. Ils déposent souvent des sucreries, notamment le ladu, une friandise associée à Ganesh, le dieu des renouveaux, qui en tient une dans sa main. Le ladu est une boule de farine enrobée de sirop de sucre ou de sirop de rose.
La crémation occupe également une place essentielle dans la religion, et ce n’est pas perçu comme un moment triste. C’est plutôt une célébration à laquelle tout le village est convié pour marquer ce nouveau départ. J’ai eu l’occasion d’assister à cette cérémonie. En plus de jeter des poudres roses, tous les participants sont vêtus de blanc et récitent des chants religieux. Les hommes de la famille se rasent la tête, en laissant cependant une petite partie des cheveux. Outre la vache, d'autres animaux sont considérés comme sacrés, tels que le singe, qui symbolise la force, et le paon, qui représente la bonne fortune.
En général, lorsqu’ils se trouvent quelque part, personne ne les dérange. Certains singes s’accrochent aux fils électriques sans que personne ne réagisse. Les habitants les évitent également, car étant des animaux sauvages, ils peuvent devenir agressifs s’ils sont dérangés dans leur tranquillité. En Inde, les singes sont connus pour la puissance de leur morsure.
D’autres animaux cohabitent également dans les rues, comme les chiens et les chats. Les chats sont mal perçus par les Indiens, qui ne se sentent pas à l’aise avec eux. En revanche, les chiens reçoivent beaucoup de nourriture et sont souvent en surpoids. Ils passent leur temps à dormir, en raison de la quantité de nourriture ingurgitée et de la chaleur étouffante de New Delhi.
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